Nous sommes dix face à la plage du Morlet, au parc de Miribel-Jonage. L'année 2014 commence bien côté temps, bien plus clément que l'an dernier. En sera-t-il de même pour les observations ?
Devant nous, un "lac des eaux bleues" pas encore très bleu : il n'est que 8h. Il accueille de nombreux foulques macroules, et bien sûr, des colverts, plus ou moins hybrides, et des cygnes tuberculés. Un jeune cygne est encore gris, bien qu'aussi grand, ou presque, que les adultes. Les grèbes huppés ne sont pas très difficiles à détecter, avec leur long cou grêle, leurs "oreilles" et leurs "joues" de plumes. Plus loin, un harle bièvre mâle fait admirer sa livrée immaculée, mise en valeur par le dos, le cou et la tête noire. Son long et fin bec rouge a l'extrémité crochue. Bon pêcheur de poisson, le harle bièvre niche dans des cavités, notamment sur la rivière d'Ain. La femelle peut porter ses petits sur son dos. Dans des arbres bordant le lac sont perchés de sombres cormorans. Sur la rive se poursuivent deux bergeronnettes grises. Le pic vert émet son chant moqueur. Quelques mouettes, rieuses elles aussi, se distinguent par le point noir de leurs joues et le triangle blanc du bord de leurs ailes. Bernard et Sabine, nos animateurs, sonnent le rappel : nous partons pour le parking du "Gravier Blanc".

Au loin, fuligule morillons et nettes rousses - Photos F. Mosneron
Un bruant des roseaux, poitrine pâle et collier blanc, nous accueille. Bernard distingue le chant du grimpereau des jardins. Sur l'eau, d'adorables fuligules morillons, tout ronds, tout noirs, sauf les flancs blancs et l'oeil brillant. Sur leur nuque tombe une petite crinière noire, plus raide et courte que celle des gardes républicains. Ronds aussi sont les petits grèbes castagneux, sans queue, qu'on pourrait prendre pour des canetons. Et voici l'éclatante nette rousse, à la tête dorée et au bec rouge vif. Un sanglier dans l'eau ! Seuls dépassent le groin, les yeux et les oreilles. La bête rejoint vite une langue de terre. Elle est énorme. La voici qui fait demi-tour et replonge dans l'eau glacée. Les chasseurs que nous verrons plus tard expliquent sans doute cette escapade : la partie Est du parc, en effet, est ouverte à la chasse.
Nous longeons le lac du Drapeau. Sur les berges se dressent les troncs blancs des peupliers. A leurs pieds, innombrables, de petits buddleias, ces "arbres aux papillons" bien envahissants. Soleil. Eau bleue. Là-bas, c'est la petite mignonne, la sarcelle d'hiver, avec sa tête brun clair et vert brillant, le triangle doré de sa queue et la barre blanche horizontale traversant son côté. Quelques beaux fuligules milouins : tête brune, poitrine et queue noirs encadrant des flancs gris clair. Ici ou là, un héron cendré. Mais les garrots à oeil d'or (leur nom même fait rêver) ne répondent point à l'appel. Pas plus que les macreuses brunes et les canards siffleurs vus aussi l'an dernier.
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