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Grèbe castagneux
Tachybaptus ruficollis
Cat. A
Auteur de la fiche : Alain BERNARD
Dernière mise à jour : décembre 2013
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STATUT GÉNÉRAL
Présent toute l’année et assez bien répandu dans les zones humides des régions basses du département.
CYCLE ANNUEL
La reproduction est en général tardive, essentiellement concentrée de mai à juillet. D’habitude, les poussins sont observés à partir de fin juin-début juillet. Trois jeunes âgés d’un mois le 16 mai 2000 à Bouligneux et un jeune de moins de 10 jours le 22 septembre 1990 à Château Gaillard, auxquels il faut ajouter un oiseau couvant encore (nid abandonné ensuite) le 3 octobre 2013 à Versonnex, constituent les dates extrêmes de la reproduction dans l’Ain.
Le Grèbe castagneux est répandu en Dombes où il se reproduit sur la plupart des étangs bien pourvus en végétation, à raison d’un à sept-huit couples par plan d’eau, mais MEYLAN (1938) cite 20 à 25 couples sur un étang à Villars. La population des premières années du 21ème siècle doit être comprise entre 500 et 800 couples mais des maximums de 800 à 1000 couples ont été atteints en 2000 et en 2006 sans que l’on puisse expliquer ces augmentations aussi spectaculaires que temporaires. Cet effectif représente donc une grande part des 8 000-10 000 couples français (DUBOIS et al., 2008).
L’automne voit des regroupements locaux généralement peu nombreux, avec toutefois des troupes atteignant sur un seul étang 102 oiseaux le 4 octobre 2002 à Marlieux, 108 le 31 octobre 1998 à Birieux et 110 le 8 octobre 1998 à Lapeyrouse.
Parce que le gel prend toujours les étangs dombistes au moins quelques jours chaque hiver, aucun hivernage complet n’a jamais été démontré en Dombes ; les effectifs recensés mi-janvier entre 1975 et 2006 sont donc toujours très faibles, allant de 0 (15 années) à 17 individus (en 2012) pour une moyenne de 5 seulement.
Les populations hivernales, fréquentant essentiellement les cours d’eau, ne comportent que quelques centaines d’oiseaux alors répartis en petits groupes ou en troupes dépassant rarement la cinquantaine d’individus. Les quartiers d’hivernage des nicheurs locaux sont inconnus, comme l’est l’origine des oiseaux hivernant dans notre département. La seule indication dont nous disposons à ce sujet concerne un oiseau bagué le 6 janvier 1953 dans le canton de Vaud (Suisse) et repris à Izernore le 14 mars 1954 (GILLIERON, 1974).
REPARTITION
Les principales populations reproductrices se situent en Dombes (500 à 800 couples en général mais probablement 800 à 1000 en 2000), Bresse, Plaine de l’Ain (maximum, peut-être optimiste, de 80-100 couples pour chacune de ces deux zones). Par contre, le Val de Saône, la haute vallée de l’Ain, le cours du Rhône et le Pays de Gex ne semblent retenir que quelques dizaines de couples à eux tous.
Sur le relief, seuls quelques couples se reproduisent çà et là, assez irrégulièrement semble-t-il, sur des marais bugistes jusqu’à l’altitude de 767 m. au marais de Vaux (communes de Cormaranche-en-Bugey et d’Hauteville-Lompnes). La reproduction signalée autrefois à 882 m aux étangs Marron (Brénod) ne semble plus de mise, seules de rares mentions postnuptiales étant effectuées sur ce site de nos jours.
HISTORIQUE ET TENDANCE
L’espèce était déjà considérée comme très commune par BERNARD (1909). Les populations de la basse vallée de l’Ain ont diminué à partir des deux dernières décennies du 20ème siècle, suite à la disparition d’habitats et la pollution de cours d’eau (Seymard, Pollon). En Dombes, 50 à 100 couples habitaient le seul marais des Echets en 1965 (CHABERT & REYMONET, 1966) et en ont disparu lors de sa mise en culture. Très récemment (2000 et 2006), la population nidificatrice de ce district est montée à 800-1000 couples.
BIBLIOGRAPHIE
BERNARD (H.) 1909. Catalogue des oiseaux vus dans l’Ain. Bull. Soc. Sci. Nat. Arch. Ain 54-55. 37 p.
CHABERT (B.) & REYMONET (J.L.) 1966. L’évolution du biotope et de l’avifaune du marais des Echets entre 1936 et 1965. Nos Oiseaux, 28 : 265-274.
DUBOIS (Ph. J.), Le MARECHAL (P.), OLIOSO (G.) & YESOU (P.) 2008. Nouvel inventaire des oiseaux de France. Delachaux et Niestlé Edit. 560 p.
GILLIERON (G.) 1974. Etude des Grèbes castagneux, Podiceps ruficollis, hivernant dans la basse–plaine du Rhône. Nos Oiseaux, 32 : 207-230.
MEYLAN (O.) 1938. Premiers résultats de l’exploration ornithologique de la Dombes. Alauda, 10 : 3-61.